mercredi 3 juillet 2013














Rien à voir avec le recalage à la française.
Ce n'est pas l'absence de chemise ou un mauvais choix de chaussures qui vous fera rester dehors.
A Berlin ça on s'en fout.
Les règles sont tout autres.
Sans pour autant être bien définies, on sait surtout ce qu'il faut éviter.
La rigueur varie selon le club mais en général, elles sont valables un peu partout.
Chaque entrée est une victoire.
Chaque refoule engendre un flot d'injures.
Alors à chaque fois, c'est plan de combat et répétition générale.
On crée des plans B qui vont parfois jusqu'à la lettre E.
Voici donc quelques points qui vous éviteront de malencontreuses déconvenues.

1° Les bases
Evidemment, débarquer très alcoolisé en beuglant comme un veau est à proscrire universellement.
De même pour la prise de drogue.
Si vous arrivez avec des pupilles démesurées, attendez-vous à continuer votre trip dans la rue.

2° Le silence
Déjà, il faut la fermer.
Particulièrement si c'est pour l'ouvrir dans une autre langue que l'allemand, surtout quand on sait qu'ils privilégient les locaux.
Arrivé à la porte, ne parlez pas au videur avec qu'il s'adresse à vous.

3° En genre et en nombre
Privilégiez les petits groupes.
Pas plus de trois, si possible équilibrés en genre.
D'ailleurs, vous avez plus de chances de rentrer tout seul qu'à 3.
Être en représentation exclusivement féminine n'est pas signe de force.
Cela peut même constituer un désavantage.

4°Apprendre sa leçon
Mémorisez le nom de la soirée et aussi d'un ou deux Djs.
La question peut souvent vous être posée par un videur.
Il est également déconseillé de changer de soirée entre 3 et 5h sachant que c'est pendant cette période que les files d'attente atteignent leur apogée.
Une fois refoulé, inutile d'insister, faites demi-tour.
A moins de parler allemand et d'expliquer à votre ennemi du soir pourquoi vous devriez être sur la guest-list alors que vous n'y êtes pas.

5° Le dress code
Maintenant, la question vestimentaire.
Il faut faire attention au thème de la soirée en cas de dress code particulier.
Encore une fois, chaque club à son petit dada.
Au Berghain, ce sont les vêtements sombres et sobres qui priment.
Une fouille au corps plutôt poussée est également exécutée pour la recherche de stupéfiants.
Plutôt paradoxal, quand on sait que le club est connu pour être un supermarché de la drogue.
Au Kit Kat Club, c'est cuir ou rien pour certaines nuits mais quoi qu'il arrive il faut toujours arriver avec un détail fantaisiste.
Au About Blank, ce n'est pas le bon endroit pour être excentriques
Arborez une tenue neutre et surtout non engagée ou explicite.
On m'y a d'ailleurs condamné pour sexisme et donc refusé l'entrée à cause de mon t-shirt sur lequel une femme dénudée prend la pause.

6° Suivez le guide 
Pour se tenir au courant: ResidentAdvisor.
Répertoire bien fourni des soirées de la semaine avec line-up, adresse et tarif.
Certaines offrent des préventes, ne vous en privez pas.
Sésame pour éviter un rejet ainsi qu'une longue attente.

Ces conseils ne sont pas la garantie d'une entrée certaine.
Mais ils vous préviennent d'une sortie assurée.

Posté le mercredi, juillet 03, 2013 par ClemSch

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samedi 8 juin 2013















Le meilleur de tous.
Je ne lui ai encore trouvé aucun inconvénient sinon de ne pas être ouvert tout le temps.
Mais commençons par la découverte.
Après s'être fait recaler du Berghain, nous partons en taxi au plan B.
Direction le Sisyphos.
Club dont tout le monde me parle depuis des mois.
Il n'est ouvert que lorsque le climat devient clément et de façon irrégulière.
Environ une semaine sur deux.
Mais lorsqu'ils ouvrent, ils font les choses bien.
Un marathon de 5 jours commence à partir de ce soir, mardi, jusqu'au lundi matin.
Des mini bus sont spécialement affrétés au départ d'Ostkreuz pour remplir le club.
Prévoyez d'arriver très tôt ou très tard.
La politique d'entrée est souple mais la foule est plus dense que jamais.
Ici tout est relax, on peut arriver en short et en tongs sans craindre les remontrances du videur.
A court de monnaie, le préposé ma laisse même troquer mon vestiaire contre 4 cigarettes.

A peine après avoir franchi la porte, on reste scotché.
L'espace extérieur est immense et déjanté.
Un énorme camion trône à coté d'une petite fontaine et d'un ponton.
Au volant ou sur le capot, on s'amuse comme des gosses.
Le toit permet d'avoir une vue panoramique.
Des canapés, chaises et transats sont éparpillés.
A peine le temps de prendre une bière, un spectacle de feu fait rage.
Des flammes jaillissent, éclairant la foule quelques instants.
On dirait plus un festival qu'un club tant le terrain de jeu est vaste.
De la bouffe est dispo sur place, pizzas et autres aliments gras.
Véritable bénédiction pour la dalle croissante de fin de soirée.
Le jour se joint à la fête et une sono est installée dans le jardin.
On remarque alors une proportion de personnes sous substances exceptionnellement élevée.
N'en soyez donc pas choqué mais autant être prévenu.
On peut jongler entre intérieur et extérieur.
La vive luminosité du soleil levant contraste avec la lumière blafarde des chiottes dégueulasses à l'odeur pestilentielle.
A l'intérieur même topo : c'est du gros niveau.
Une grande salle diffuse de la techno envoûtante, presque hypnotisante.
Les passages violents alternent avec des moments étonnamment calmes et magnétiques.
Deux autres salles sont à découvrir en plus d'une salle extérieure plus electro.

On n'arrive pas à se décider à partir tellement tout est fait pour rester.
C'est le genre d'endroit où on perd complètement la notion du temps.
On se promène, on danse, on se pose, on discute, on repart.
Lorsqu'on se retrouve percher sur le sommet de notre camion préféré pour un petit moment de répit, on s'amuse à observer l'ensemble.
Presque irréel, tant il paraît impossible de contempler un tel bordel en France.
N'oubliez pas de vous faire tamponner une deuxième fois en partant au cas où l'envie de revenir vous prendrait.
Un tatouage toujours visible est synonyme d'exemption de queue et d'un tarif réduit à 5e.


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Hauptstraße, 10317 Berlin(Lichtenberg)
Arrêt Ostkreuz puis navette Sisyphos.

Posté le samedi, juin 08, 2013 par ClemSch

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mardi 28 mai 2013

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Ça sonne très touristique.
Je vais pourtant essayer de l'être le moins possible.
Tout le monde connaît les principales têtes d'affiche.
La porte de Brandebourg, le mémorial juif, le mur de Berlin ...
Je ne m'attarderai pas sur l'histoire de ces "must see".
Des dizaines de guides vous l'expliqueront mieux que moi.
Autant aborder ce qui n'est pas dans le bouquin.
Voici donc les incontournables, agrémentés de quelques détours insolites qui pimenteront un peu la visite classique.

Commençons par le plus connu, visité, discuté.
Le mur de Berlin, et plus précisément la East Side Gallery.
Vestige du rideau de fer long d'1,2Km.
Mais aussi terrain d'expression de dizaines d'artistes venu imprimer leur ressenti.
Amputé il y a quelques semaines pour construire des hôtels de luxe.
Comptez une grosse demi-heure pour longer ce pan.
Sachant que, comme dans un musée où la curiosité est intacte dans les premières minutes, où chaque oeuvre est finement observée, on presse toujours un peu plus le pas vers la fin.
Au bout, ne vous arrêtez pas en si bon chemin, continuez tout droit.
Après un rat finement dessiné, pénétrez dans le Yaam, sur votre gauche.
Vous débarquez dans un grand squat jamaïquain, menacé de destruction depuis plusieurs mois pour les mêmes raisons que son voisin le mur.
Soccer, volley, basket, les terrains de jeu sont variés.
Au bord de la Spree, hamacs, transats et grands bancs sont étalés sur une plage aménagée.
Une sono diffuse un reggae qui colle parfaitement à l'atmosphère.
Des concerts sont organisés en soirée.
Des grands blacks viennent souvent taper la discut'.
Très amicaux, mais la plante magique arrive rapidement dans la conversation.
Bref, lieu idéal pour passer une petite heure en toute décontraction.

En sortant*, vous tomberez sur la Ice Factory.
Faisant partie de nombreux endroits abandonnés après la chute du mur, son décor chaotique vaut le coup d'oeil.
Prendre une bière sur le toit avec le coucher de soleil est un régal.
Pour finir**, à une centaine de mètres, vous apercevrez le plus grand squat de Berlin.
Ouvert au public, un petit détour s'impose pour découvrir ce mode de vie alternatif.
On se demande comment les installations tiennent encore debout.
Le mobilier et le décor sont entièrement faits de matériau de récup'.
La façade arbore un revêtement de graffitis absolument bluffant.
Si vous avez encore un peu de ressources, retournez vers Warschauer str.
En contrebas, vous avez l'occasion de déambuler dans le "Raw"***.
Dans ce quartier entièrement taggué, le dépaysement est total.
4 boites de nuit y font régner la fête le soir venu.
En journée, des terrasses et marchés occupent ces larges avenues défraîchies.

Si la faim se fait sentir, vous n'êtes qu'à une station de métro d'un des meilleurs burgers de la ville.
Arrêt Schelsiches Tor pour le Burgermeister.
Ne vous laissez pas décourager par la queue mais l'attente peut excéder les 30 minutes à l'heure de pointe.
Pour commencer la soirée tranquillement, vous n'êtes pas loin du bar loufoque le Madame Claude.
Parfait pour siroter quelques verres dans ce décor hors du commun où tout est à l'envers.
Évidemment, je ne peux terminer ce guide sans vous conseiller un club où passer la nuit.
Au choix, selon les goûts.
Berghain pour les plus courageux, Tresor pour la violence sonore, Kit Kat pour l'expérience ou Kater Holzig pour le décor.
Rendez-vous le lendemain matin pour une deuxième journée de découverte.


*Continuez sur la même route et tournez à gauche, marchez une centaine de mètres et tournez à droite après le pont. Vous verrez un grillage transpercé en contrebas.

**Prenez la rue à droite en sortant puis continuez tout droit et traversez la rue.

***En sortant du S-bahn ou du U-bahn, traverser le pont, vous verrez un escalier sur votre droite,  qui descend sur le raw.



Posté le mardi, mai 28, 2013 par ClemSch

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vendredi 17 mai 2013

Kater Holzig, Kater holzig berlin, boite berlin, berlin la nuit











Ah le Kater.
Dans mon top 5.
Pour plusieurs raisons.
Mais déjà il faut rentrer.
L'exigence est de mise. Mon record de recalages après le Berghain.
En cause : la femme en charge de la sélection.
Perfide.
Astuce pour s'assurer une entrée en douceur : réserver un repas au restaurant.
Parce que oui, en plus d'être une des boîtes les plus réputées, vous pouvez même y manger avant d'y passer la nuit.
Mais pas seulement.
Spectacles et pièces de théâtre animent également cet endroit décidément versatile.
En cas de venue classique, évitez de débarquer trop tard.
Ils ne laissent tout simplement plus entrer personne s'il y a trop de monde à l'intérieur.
Dernier conseil, renseignez-vous sur le nom de la soirée et du DJ.
Une mauvaise réponse est éliminatoire.

Passé le contrôle, on découvre l'immense façade.
Berlin dans toute sa splendeur.
Une tête de chat éborgné et de multiples grafs en tous genres ont pris possession des murs.
La décrépitude de cette ancienne usine de savon lui confère une aura particulière.
Toujours à l'extérieur,  une petite cabane transpercée par les basses attire mon attention.
Ce chalet de 4 mètres sur 2 est surprenant.
Je déconseille aux clostros.
Entassés à 20 dans cette case exiguë, on se laisse porter par les fluctuations du groupe compact et suintant.
Au milieu d'une fumée épaisse, les courageux barmen distribuent sucettes et shoots à qui ouvrira la bouche.
Très drôle pour ouvrir ou terminer la soirée mais on n'y reste pas des heures.
Passée cette attraction, on s'enfonce dans les dédales du club.
Le décor est incroyable, au moins quatre salles différentes, plusieurs étages.
Le rendu sonore est très bon sans être assourdissant, on se balade avec plaisir.
C'est le genre de club où est content d'aller et qui assure excellent Dj et lieu hors du commun.
Surtout si on n'est pas d'humeur à affronter la violence et le côté glauque des clubs comme le Tresor et le Berghain.
Les coins de repos y sont aussi pour quelque chose.
On escalade, on rampe.
On dégotte un petit point de vue surélevé.
Parfait le temps d'un break pour observer la foule électrique.
A l'instar de boîtes comme le Wilde Renate, le son est plus dansant, la discussion est possible.
On peut se poser, changer d'ambiance selon les salles.
C'est aussi un bon compromis pour ramener des potes en visite, pas féru d'électro/techno.
Quand le jour se lève, on apprécie la ronde conviviale autour d'un feu improvisé dans un baril.
Moment signifiant souvent une fin de soirée qui s'achève en douceur.





Kater Holzig
Michaelkirchstr. 23
Arrêt Ostbahnof ou Heinrich-Heine-Straße (U8)

Posté le vendredi, mai 17, 2013 par ClemSch

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mercredi 8 mai 2013



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De jour comme de nuit, Berlin est unique.
C'est une atmosphère plutôt indescriptible.
C'est un état d'esprit, une manière de vivre, une mentalité, une liberté.
Un sentiment de bien-être général.
Ce sont ces petits détails qui font la différence.
Se trimbaler avec une bière à la main un peu partout.
Rentrer dans les petites épiceries mutli-services ouvertes de jour comme de nuit.
Acheter des cigarettes au même prix quel que soit l'endroit : épiceries, bars, boîtes, stations-service...
Berlin regroupe tous les avantages d'une capitale sans les inconvénients.
C'est une ville où ne vous sentez ni jugé ni observé.
Pas de stress, de bousculade, d'étouffement comme on peut le sentir à Paris.
Pas de tensions ni de bastons. Je vous mets au défi de trouver une embrouille.
Berlin est immunisé.
Fini les branleurs qui te les cassent et les merdeux provocateurs.
Comme si un halo entourait la ville. Protecteur des cons et de la violence.
Pas de crainte en rentrant à 5h seul et éméché dans la rue.
Je ne vous encouragerais pas à laisser votre bien-aimée gambader dans la rue à n'importe quelle heure.
Mais presque.

Berlin c'est aussi visites, parcs et Histoire.
C'est une capitale qui regorge de découvertes.
Doté d'un patrimoine culturel et historique sans égal, les fanas de galeries et musées seront gâtés.
Une foule de restaurants où on mange très bien pour une dépense inférieure à 10€.
Une ville immense, bien plus grande que Paris.
Des quartiers bien distincts. Chacun une particularité, une ambiance singulière.
Pas de vrai centre donc mais plein de petites villes imbriquées qui créent ce cosmopolitisme étonnant.
On part du quartier gay, pour traverser le quartier riche, continuer sur le quartier turc pour s'arrêter dans le quartier punk.
Ces déplacements, on les doit aux transports en commun qui sont aussi chers* que pratiques.
Le week-end, U-bahn S-bahn, trams et bus tournent 24H/24.
Du vendredi au dimanche soir.
Un confort non négligeable pour les retours de soirées à l'autre bout de la ville.
Si vous vous perdez, peu de chances de ne pas croiser des jeunes qui vous remettront sur le droit chemin.
En cas de désorientation prononcée, les taxis sont toujours en nombre et plutôt bon marché.

Enfin, difficile de dresser le portrait de Berlin sans évoquer la vie nocturne.
La capitale de la fête en Europe qui compte plus de 200 boîtes de nuit.
Vous pouvez donc changer de lieu à votre guise tous les week-ends si vous le souhaitez.
Difficile de voir la fermeture particulièrement si on a fait l'ouverture.
Un capital sommeil parfois proche du néant.
L'amplitude horaire et la cadence des soirées requièrent une solidité physique particulièrement exigeante.
Il ne faut donc pas hésiter à se mettre des barrières.
Sinon, on peut vite tomber dans une spirale de fête sans limite qui peut se révéler nocive sur le long terme.
Surtout avec des consommations au prix dérisoire en boîte.
Surtout avec la circulation et l'accès facile aux drogues de toutes sortes.
Surtout parce que vous aurez toujours des soirées à disposition du Lundi au Dimanche.
Vous l'aurez compris, Berlin c'est une ville en mouvement, agitée et surprenante.
C'est une ville drôle et tolérante.
C'est une ville où l'ennui n'existe pas.
C'est une ville où l'on veut vivre.
Longtemps.


*2,40€ le ticket, 70€/mois



Posté le mercredi, mai 08, 2013 par ClemSch

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